UN JOUR, LE RETOUR III

    Ma famille est en chute libre. Depuis combien de temps déjà? J'ai arrêté d'y songer.. Dès que j'ai été en âge de comprendre, j'ai dû faire face à des secrets trop pesants pour moi qui ont à jamais changé mon regard sur mes parents, ma vie, la vie en général. Je dois vivre avec ça mais c'est un bagage trop fourni pour moi, je ne peux en parler à personne car je ne veux pas que mes ami(e)s ou ma famille proche est une fausse vision de ma situation familiale. Je pourrais en parler à ma soeur mais c'est un sujet tabou, il fait parti de nous mais il est retenu au plus profond de nos entrailles.
Il m'arrive d'avoir peur, à songer au fait que les mésaventures de mes aînés ne me rendent que plus faible, à cause d'elles je suis une défaitiste.

L'enfance, l'éducation sont deux caractères qui jouent beaucoup sur l'adulte qu'on aspire à devenir. En tant qu'ainée, j'ai tout fait pour préserver ma soeur, pour ne pas qu'elle endure ce que moi-même j'ai pu connaître, je l'ai protégé, j'ai mimé d'être forte alors qu'il n'en était rien, je me suis seulement affaiblie d'avantage. Mais qui se soucie de moi? Ma soeur non, je l'ai peut-être trop préservé, elle me prend pour une psycho-dépressive à mes heures perdues. Mes parents ? Ils ont leurs problèmes, je n'en serais qu'un de plus et j'ai énormément de mal à leur parler sans tabou. Ont-ils su une seule fois ressenti que leur fille était amoureuse? Qu'elle avait le coeur brisé? Ou encore qu'elle connaissait une crise avec sa meilleure amie? Il me semble que non..
En fait les seuls qui ont l'air de faire vraiment attention à moi sont mes grand-parents, j'aime leur compagnie, ils décèlent tous mes sentiments en un échange, un regard. Pour eux, je suis presque parfaite.

Chaque famille à des secrets, certains plus lourds que les autres. Ils sont inconnus aux yeux de tous mais omniprésents dans leur foyer. Ses secrets, les sentiments et les émotions qui y sont associés ne peuvent se détacher du foyer. Nous ne pouvons en parler à d'autres personnes car c'est personnel, personnel et pourtant cela nous ronge. L'être-humain est une chose pudique, superficiel. L'extérieur doit être convenable pour pouvoir se présenter aux autres mais l'extérieur n'est que la partie émergente de l'iceberg, une foie les autres hors de portée, la beauté intérieure peut s'exprimer pleinement..

La vie est rythmée par le secret familial, professionnel, personnel, amical et bien d'autres...

C'est tout pour aujourd'hui. XOXO