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L'Histoire de A.
9 mars 2018

UN JOUR, LE RETOUR XXVII

Tout n'est pas éternel, rien ne perdure hormis nos souvenirs qui avec le temps s'effritent en pouvant devenir plus sombres ou plus joyeux. Je n'ai jamais réussi à tourner une page, je n'aime pas quand les choses changent et pourtant, cela fait parti de l'essence même de notre vie, de la nature humaine. Nous sommes embarqués dans une spirale infernale de changement et renouveau perpétuel. Je n'ai toujours pas trouvé la force d'affronter les changements et de dire au revoir à ce, ou ceux, que je quitte.
Je savais qu'on pouvait aimer une maison comme on aime une personne et je savais déjà que devoir s'en séparer pouvait être douloureux. Alors quand tout devient réel on pense à tout ce que ça nous a apporté et ce qu'on perdra inévitablement. C'est une page de quinze qui se tournerait et sur laquelle je n'aurais pas la force de me retourner ni de pouvoir regarder tout ça une autre fois.
Le fait de savoir que tout ça m'avait appartenu, qu'à tel endroit cela c'était passé, pourrais-je un jour encore regarder tout cela sans ciller ?
Les mots me manquent et pourtant il me rassurent et m'apaisent.

Est-ce peut être parce que c'est le changement de trop ? Des amitiés qui battent de l'aile, la fin d'un cursus universitaire, la fin d'une voiture, la fin d'une partie de ma vie ? Je ne sais pas, ce serait trop simple de tout cacher derrière cela mais d'un autre coté je me questionne sur moi-même : ai-je toujours eu ce problème ou c'est l'accident qui découple mes émotions ? Depuis cet incident, tout me semble plus insurmontable... Alors lundi, je vais devoir prendre une des plus dures décisions de ma vie, c'est ça alors d'être adulte ?

Comme dirait Françoise, il faut "savoir partir quand même".

 

C'est tout pour aujourd'hui. XOXO. A

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Commentaires
M
Merci pour ce beau commentaire, extrêmement profond et agréable à lire. Et encore merci d'accorder du temps, sur mes écrits.
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W
Il y a un lieu effrayé en chacun de nous. Ce lieu est dans l'enfance, juste avant la parole. Quignard parle d'une "scène" qui manque, qui nous demeure inaccessible. Il s'est passé quelque chose à laquelle nous n'avons pas assistée. Notre corps portera l'héritage de ce lieu. Dans chacun des moments qui nous convient à l'érotisme, une part de ce lieu ressurgira. Nous pleurerons au moment du coït ou encore nous nous sentirons "éjectés".<br /> <br /> <br /> <br /> Le désir est un appel qui vient de plus loin que nous. Il est difficile de savoir si son lieu est celui de l'attrait ou de la répulsion. Toujours au fin fond de la grotte où furent tracés les premiers traits nous convoquons un "tiers" qui raconte une autre histoire que la nôtre.<br /> <br /> <br /> <br /> Nous ne connaîtrons jamais son nom. Tour à tour nous fraierons avec celui ou celle qui nous y attire. Ce que nous projetons de l'autre est une part de notre ombre, une part de ce cri que nous poussons en naissant.<br /> <br /> <br /> <br /> .............<br /> <br /> <br /> <br /> En ce sens nous ne faisons jamais expérience intérieure ou intime de nous-mêmes. Nous traçons dans la nuit la courbe qui invente ce qui demeure absent. Nos regards, nos caresses nos mots racontent un moment perdu qui est aussi une prière que nous adressons à l'autre. Nous le prions de demeurer là où nous ne pouvons pas aller. Un enfant naît de ce moment dont nous ignorons l'origine.<br /> <br /> <br /> <br /> .............<br /> <br /> <br /> <br /> Quand cesse le désir nous ne savons plus aimer. Nous ne nous questionnons pas sur ce qui nous a exclu de son lieu. Nous l'identifions au rejet que nous avons de nous-mêmes et le haïssons de n'avoir pas su nous en préserver. Nous inventons à notre départ des mots qui n'existent pas, nous nous soumettons à ce qui régule le sens de nos passions, et faisons fi de ce qui nous a adressé à lui en premier lieu.<br /> <br /> <br /> <br /> Nous pensons qu'aimer est un temps qui va à l'allure de notre jouissance et nous effaçons son nom de nos lèvres, sa trace de nos mains. <br /> <br /> <br /> <br /> toujours un plaisir de vous lire<br /> <br /> Sébastien
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